Sunday, March 11, 2012

Qu'attendons-nous de l'Eglise Égyptienne aujourd'hui?


1. L’apostolat de l’espérance

Tous les Egyptiens aujourd’hui, en ce temps de transition, ont beaucoup de projets, d’attentes et de désirs pour leur pays. Mais en même temps, ils ont aussi des inquiétudes et des craintes devant l’avenir, l’inconnu, le changement et ces temps tout nouveaux. Or, l’Eglise aujourd’hui a une mission importante, c’est d’apporter l’espérance dans les cœurs de ceux qui sont très inquiets et qui perdent confiance en la vie. Toute l’Eglise est invitée aujourd’hui à travailler pour un apostolat de l’espérance auprès du monde. C’est là l’apostolat de tous les chrétiens que d’apporter l’espérance à tous : « La mission n’accomplit aujourd’hui son service que lorsqu’elle inocule aux hommes le virus de l’espérance. Eveiller ainsi une espérance vivante…[1] ». Pour Moltmann, l’Eglise est une communauté eschatologique. Une Eglise qui a l’espérance en l’avenir de Dieu. Elle ouvre devant le monde un horizon, celui de l’avenir de Dieu, une extériorisation qui cherche par l’amour et le service « à rendre plus humaines les conditions d’existence et à réaliser le droit à la lumière du droit de Dieu qui vient[2] ».

Nous savons très bien que l’Eglise est toujours au service du salut. Or, ce salut n’est pas seulement la délivrance individuelle, il est de plus « réalisation d’une espérance eschatologique de justice, d’humanisation de l’homme, de socialisation de l’humanité, de paix dans toute la création[3] », écrit Moltmann. En fait, l’espérance chrétienne est une espérance concrète, liée à la vie des hommes et aux relations entre eux : « L’espérance de l’Evangile a une relation polémique et libératrice non seulement avec les religions et les idéologies des hommes, mais bien davantage avec leur vie concrète et pratique, et avec les conditions extérieurs dans lesquelles cette vie se déroule[4] ». Edward Schillebeecks nous confirme cette dimension concrète de l’espérance chrétienne quand il écrit : « … l’espérance chrétienne, qui voit en Dieu l’avenir de l’homme, est bien plus qu’une théorie, c’est une espérance active ; elle ne devient réalité qu’en travaillant à construire un avenir meilleur ; cet avenir ne trouve sa consistance qu’en un souci des autres ressenti dans le concret des situations terrestres[5] ». 

Les jeunes Egyptiens qui se sont libérés de la peur, et qui continuent à lutter jusqu’aujourd’hui pour achever leur révolution, peuvent réveiller en l’Eglise d’aujourd’hui cette priorité de l’apostolat de l’espérance.                                                                     

                                                                                                           A suivre...                                                           

[1] Moltmann Jurgen, Théologie de l’espérance, Cerf, Paris, 1983, p. 353.
[2] Ibid., p. 364.
[3] Ibid., p. 354.
[4] Ibid., p.355.
[5] Edward Schillebeeckx, Foi chrétienne et attente terrestre, L’Eglise dans le monde de ce temp, Mame, Paris, 1967, p. 155. 
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Extrait de mon mémoire "Le rôle des Eglises aujourd'hui dans la société Égyptienne: Un regard sur la révolution du 25 janvier". 

2 comments:

كـاف said...

Grace a Dieu, que des jeunes egyptiens chretiens ont participe et participent toujours a la revolution, est-ce assez? Mon esperance va au dela, en des leaders religieux et des pretres plus libres vis a vis des autorites et du pouvoir, que Jesus soit leur exemple et notre exemple pour dennoncer l'injustice et oevrer au salut et la prosperite de tous..
Que notre foi soit authentique..

Fadi George said...

j'espère avec toi Miss Kaf! Et je pense que ces jeunes qui donnent leur vie pour la liberté peuvent inspirer les autorités ecclésiales et les prêtres. Mais oui, on a bp de travail.
Merci pour ton commentaire!