رأيت أبي يستقبل عم سعد بائع الورود في حجرة الضيوف. كان عم سعد يحدثه عن زهوره التي تطير في الليل، وكان أبي يبتسم له في حنان. وعندما فرغ عم سعد من حديثه، أخرج أبي من صدره رغيفاً وتقاسمه معه. فأكلا كلاهما وشبعا، وفضل عنهما سبعة جرار مملوءة خمراً.
MESHWAR ( In the way)... New project with "Fouad Nakhla" and "Free lens Lebanon", talking about the experience of the regional meeting of the youth, which was organized by the jesuits in the Middle East, brought together more than 250 participants from all countries in the Middle East.
وسط كل المشاريع والنشاطات في لبنان، بتظهر فجأة قدامنا عربية من " درعــــا ". بتظهر علشان تفكرنا بإنه في ناس بتتهجر قسريا من اراضيها، وتفكرنا بكل اللي بيحصل في سوريا وإننا مش ممكن نقف غير منحازين
En
juin 2010, un jeune égyptien d’Alexandrie, Khaled Saïd a été torturé
jusqu’ à la mort par la police égyptienne. Sa mort a suscité beaucoup de
protestations et de manifestations à Alexandrie et dans toute l’Egypte. Khaled
Saïd est devenu « le martyr de l’état d’urgence » ! Quelques
jours après sa mort, une page sur Facebook a été créée par Wael Ghonim,
informaticien chez Google, à l’hommage de Khaled Saïd. Des centaines de
milliers de jeunes Egyptiens ont rejoint cette page qui avait pour titre :
« Nous sommes tous Khaled Saïd » et qui était une des
premières pages sur l’internet à inviter les jeunes à sortir le 25 janvier 2011
contre les abus et la violence des policiers et pour réclamer : « le
pain, la liberté et la justice sociale ».
من اعمق حتة فيك، من المكان اللي ماحدش يقدر
يوصلو غيرك انت. خد قرارك من جواك، من اعمق حتى فيك مافيهاش خوف، ما فيهاش أنانية،
ما فيهاش لا مبالاة قدام عيون الناس اللي راحت. خد قرارك من جواك، من اعمق حتة
فيك. وبعدها اخرج من كل الحاجات اللي مقيداك... من خوفك وحزنك ومن قلقك من بكرا،
واكتشف من جديد حريتك ووعيك بعقلك وارادتك. اخرج، وحاول، وعافر، واقع، وقوم،
وحاول، وعافر، واوصل، واختار، واغلط، وارجع... اخرج، وحاول، وعافر... ما تخليش
صوتك يضيع في العدم. ماتخليش صوتك ييجي من براك... خد قرارك من جواك، من اعمق حتة
فيك.
2. Ne vous retirez pas ! Une Eglise engagée
dans la société
"Justice Sociale" - Dessin par: Samer Gaafar
Les chrétiens d’Egypte, après avoir connu des moments difficiles
pendant les années 80 et 90, sont devenus plus en plus enfermés sur eux-mêmes (sauf,
bien sûr, des exceptions) et que l’Eglise a tenu ces dernières années un
discours plus ou moins négatif sur notre patrie terrestre considérée comme une
patrie de souffrance et d’exil, tandis que la patrie céleste est notre vrai
patrie où nous connaîtrons la paix éternelle ! Ce discours,
malheureusement, a favorisé l’enfermement de la communauté chrétienne sur
elle-même et a encouragé de plus en plus les chrétiens à se retirer de la vie
sociale et de la vie politique. Or, l’Eglise d’Egypte est invitée aujourd’hui à
redécouvrir l’importance de cette patrie terrestre et l’harmonie entre cette
patrie terrestre et notre patrie céleste. En fait, la patrie céleste ne
supprime pas la patrie terrestre ; au contraire, il y a une relation
d’intégration entre les deux et le service de l’un n’empêche pas le service de
l’autre : « mais l’attente de la nouvelle terre, loin d’affaiblir
en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps
de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du
siècle à venir. C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès
terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup
d’importance pour le Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une
meilleure organisation de la société humaine[1]». Ainsi, dans la vie chrétienne la réalité céleste ne veut pas détruire la réalité
terrestre ; au contraire, une rencontre entre les deux est
nécessaire : « … la vie chrétienne ne les détruit (les réalités avant-dernières)
ni ne les sanctionne ; en Christ, la réalité de Dieu rencontre celle du
monde ; nous sommes associés à cette rencontre, qui a lieu au-delà de tout
radicalisme et de tout compromis. Vivre en chrétien veut dire participer à la
rencontre du Christ avec le monde[2] »,
explique Bonhoeffer.
Une communauté pour le monde
Dans son ouvrage « Théologie de
l’espérance », Moltmann nous invite à réfléchir au rôle de la communauté
chrétienne : pourquoi sommes-nous là ? Et à quoi aspirons-nous ? D’abord, il explique que
la communauté chrétienne n’est pas une communauté pour elle-même, mais elle est
invitée à être une communauté pour le monde, c’est-à-dire, une communauté au
service du monde « Elle n’est donc rien pour elle-même : tout
ce qu’elle est ; elle l’est dans son existence pour les autres ; elle
est la communauté de Dieu en étant une communauté pour le monde[3] ».
Pour Moltmann, notre mission en tant que chrétiens n’est pas seulement de
transmettre la foi et l’espérance, mais aussi de travailler à une vraie
transformation historique de la vie ; car pour lui, « L’espérance de l’Evangile a une
relation polémique et libératrice non seulement avec les religions et les
idéologies des hommes, mais bien davantage encore avec leur vie concrète et
pratique, et avec les conditions extérieures dans lesquelles cette vie déroule[4] ».
Moltmann nous invite alors à être, au cœur de ce monde, au service de la vérité
et de la justice ; à travailler au cœur de la société pour plus d’humanité
et plus de liberté, par cette force de l’action créatrice de l’amour :
« Les institutions, rôles et fonctions de la société sont des moyens
sur le chemin de cette « extériorisation » ; ils doivent donc
être mis en forme par l’action créatrice de l’amour, en sorte que la
coexistence des hommes dans cette société se fasse avec plus de justice,
d’humanité et de paix, et dans la reconnaissance mutuelle de leur dignité
humaine et de leur liberté[5] ».
A partir de cela, nous pouvons découvrir le deuxième
rôle de l’Eglise copte dans la société: être engagée dans la société.
Aujourd’hui, et après la révolution, les chrétiens d’Egypte sont invités à
participer sans avoir peur à la vie sociale, à la vie politique et surtout, à
construire avec leurs compatriotes l’avenir du pays. Nous comprenons très bien
les craintes légitimes des responsables coptes, mais le fait de s’éloigner de
la vie de la société serait aussi une erreur désastreuse. Nous avons vu dans la
première partie que les chrétiens d’Egypte étaient, dès les premiers jours de
la révolution, côte à côte avec leurs amis musulmans sur la place de Tahrir.
Aujourd’hui aussi, nous devons travailler tous ensemble pour assurer la
démocratie, la justice et la liberté pour tous les citoyens. Travailler
ensemble au service du bien commun c’est l’appel de l’Evangile, car il nous
invite à aimer et à servir.
[1] G&S 39§2 [2] Bonhoeffer Dietrich, Ethique, Labor et Fides, Genève, 1989, P. 104. [3] Moltmann, Jurgen, Théologie de l’espérance, Cerf, Paris, 1983, p. 352. [4] Ibid., p. 355. [5] Ibid., p. 364. ------------------------------- Extrait de mon mémoire "Le rôle des Eglises aujourd'hui dans la société Égyptienne: Un regard sur la révolution du 25 janvier".
Tous les Egyptiens aujourd’hui, en ce temps de
transition, ont beaucoup de projets, d’attentes et de désirs pour leur pays.
Mais en même temps, ils ont aussi des inquiétudes et des craintes devant
l’avenir, l’inconnu, le changement et ces temps tout nouveaux. Or, l’Eglise aujourd’hui
a une mission importante, c’est d’apporter l’espérance dans les cœurs de ceux
qui sont très inquiets et qui perdent confiance en la vie. Toute l’Eglise est
invitée aujourd’hui à travailler pour un apostolat de l’espérance auprès du
monde. C’est là l’apostolat de tous les chrétiens que d’apporter l’espérance à
tous : « La mission n’accomplit aujourd’hui son service que
lorsqu’elle inocule aux hommes le virus de l’espérance. Eveiller ainsi une
espérance vivante…[1] ».
Pour Moltmann, l’Eglise est une communauté eschatologique. Une Eglise qui a
l’espérance en l’avenir de Dieu. Elle ouvre devant le monde un horizon, celui de
l’avenir de Dieu, une extériorisation qui cherche par l’amour et le service
« à rendre plus humaines les conditions d’existence et à réaliser le
droit à la lumière du droit de Dieu qui vient[2] ».
Nous savons très bien que l’Eglise est
toujours au service du salut. Or, ce salut n’est pas seulement la délivrance
individuelle, il est de plus « réalisation d’une espérance
eschatologique de justice, d’humanisation de l’homme, de socialisation de
l’humanité, de paix dans toute la création[3] »,
écrit Moltmann. En fait, l’espérance chrétienne est une espérance concrète,
liée à la vie des hommes et aux relations entre eux : « L’espérance
de l’Evangile a une relation polémique et libératrice non seulement avec les
religions et les idéologies des hommes, mais bien davantage avec leur vie
concrète et pratique, et avec les conditions extérieurs dans lesquelles cette
vie se déroule[4] ».
Edward Schillebeecks nous confirme cette dimension concrète de l’espérance
chrétienne quand il écrit : « … l’espérance chrétienne, qui voit
en Dieu l’avenir de l’homme, est bien plus qu’une théorie, c’est une espérance
active ; elle ne devient réalité qu’en travaillant à construire un avenir
meilleur ; cet avenir ne trouve sa consistance qu’en un souci des autres
ressenti dans le concret des situations terrestres[5] ».
Les jeunes Egyptiens qui se sont libérés de la
peur, et qui continuent à lutter jusqu’aujourd’hui pour achever leur
révolution, peuvent réveiller en l’Eglise d’aujourd’hui cette priorité de
l’apostolat de l’espérance.
A suivre...
[1] Moltmann
Jurgen, Théologie de l’espérance, Cerf, Paris, 1983, p. 353.
[5] Edward
Schillebeeckx, Foi chrétienne et attente terrestre, L’Eglise
dans le monde de ce temp, Mame, Paris, 1967, p. 155.
------------------------------- Extrait de mon mémoire "Le rôle des Eglises aujourd'hui dans la société Égyptienne: Un regard sur la révolution du 25 janvier".
Mina Daniel est le benjamin de sept enfants d’une
famille chrétienne qui comme beaucoup de familles chrétiennes en Egypte a
quitté la Haute Egypte vers le Caire en 1990 pour chercher une vie meilleure.
Mina avait 25 ans quand il a été tué pendant le massacre des chrétiens par les
militaires le 9 octobre 2011 : le « massacre de Maspero ».
Avant la révolution : Mina a commencé ses
activités politiques en 2009, presque un an avant la révolution. Il n’était pas
engagé dans un groupe politique précis, mais il participait à toutes les
activités politiques contre l’ancien régime et contre la corruption. « Le
but de ma participation à la vie politique, c’est d’aider les pauvres à
améliorer leur vie. L’Egypte est un beau pays et chaque citoyen, soit musulman ou chrétien, doit obtenir tous
ces droits sans discrimination et la dignité humaine de chacun doit être
respectée », disait Mina Daniel.
Pour lui, la cause des coptes faisait partie de la cause de la Patrie. Grâce à son
intérêt pour les pauvres et à pour la lutte contre la corruption, et grâce à
une ressemblance physique avec Che Guevara, Mina était connu comme le Guevara
d’Egypte.
Pendant la révolution : Mina Daniel était un des héros de la révolution du 25
janvier. Il était toujours présent aux premiers rangs. Il a été blessé par des
balles à deux reprises pendant les dix-huit jours de la révolution, mais il
refusait d’aller à l’hôpital pour ne pas quitter la place de Tahrir. Tous les
jeunes révolutionnaires sur la place de Tahrir le connaissent bien, et nous
pouvons trouver facilement sur l’internet une vidéo sur Mina et son ami Mohamed
sur la place de Tahrir ; ils chantent : « La révolution est
belle, quand on est ensemble, toi et moi…».
Après la révolution : L’intérêt porté par Mina Daniel aux droits de tous
les citoyens, musulmans et chrétiens, ne l’empêchait pas de défendre la liberté
religieuse et les droits légitimes de la minorité copte en Egypte. Il
considérait les problèmes des chrétiens en Egypte comme un aspect des grands
problèmes de la société qui touchent quelques groupes marginalisés comme les
coptes et les femmes… etc. Sur la base de cette idée, Mina est sorti le 9
octobre 2011 dans une marche avec les chrétiens manifestant à la suite de la
destruction d’une église au sud de l’Egypte. Cette marche a fini par un
massacre : presque 25 morts coptes, dont Mina Daniel. Ce jour-là, Mina a
cessé de chanter.
Ce que nous pouvons retenir de la courte vie de Mina
Daniel, c’est l’engagement d’un jeune chrétien dans la vie de la société. Un
jeune chrétien qui luttait contre le régime autoritaire et contre la
corruption, pour défendre surtout les droits des plus pauvres. Un jeune
chrétien ouvert à travailler avec ses amis musulmans pour le bien de leur pays,
et pour établir un projet démocratique. Et, finalement, un jeune chrétien qui
dans sa lutte pour le bien commun n’a pas oublié de défendre la liberté
religieuse de sa communauté, qui n’était pas pour lui une communauté close mais une partie
importante de la patrie. Il me semble que la vie de Mina Daniel peut être vraiment une icône
pour tous les jeunes chrétiens d’Egypte.
------------------------------- Extrait de mon mémoire "Le rôle des Eglises aujourd'hui dans la société Égyptienne: Un regard sur la révolution du 25 janvier".
اكتر حاجة بتخوفنا... هو الخوف نفسه. الخوف
من بكرا... من المجهول... من التغيير... من الأوقات الجديدة. في كل فترات العبور
اللي بنمر فيها من مرحلة لمرحلة مختلفة، بيكون عندنا انتظارات كتير... مشاريع.. رغبات وأحلام. لكن في نفس الوقت، عندنا كمان قلق وذعر.
احنا كمان في مصر النهاردة بنعيش نفس الظروف، في قلب كل واحد مننا أحلام ورغبات ومشاريع كبيرة لبلدنا، لكن في الوقت نفسه، جوانا
خوف وقلق من المستقبل... من العسكر... من المتطرفين والبلطجية ومن الفشل... خوف
احسن بكره ييجي ومايكنش ليَّ مكان فيه! في الوقت ده بالذات، احنا محتاجين لقلب
جديد، قلب يشبه إلى حد كبير قلب الميدان:
قلب صادق مع نفسه... يعترف بخوفه وضعفه ويحطهم قدام الله. قلب
يعترف إنه يمكن في حاجات كتير مايقدرش يعملها، لكن في نفس الوقت، واعي بإمكانياته
الصغيرة اللي ممكن تغير حاجات كتير في البلد.
قلب بيحب... قادر إنه يستقبل كل الناس... يسمعهم.. يفهمهم، ويسامحهم. قلب يقدر يحب بالأخص الأشخاص المختلفين عنه، ويبني معاهم جسور. قلب
زي قلب الميدان... مستعد يعطي من ذاته... مستعد يعطي حياته علشان حرية وكرامة
الآخرين.
قلب يدافع عن العدالة... منحاز للفقراء والمهمشين واللي مش قادرين
يوصلوا صوتهم. قلب يقدر يشوف العالم من منظار المقهورين والمظلومين. قلب شجاع... يمكن يبعد شوية لما تشتد عليه المعركة، لكنه يرجع تاني، ومش ممكن ينسحب. قلب
مايعرفش اليأس... قادر إنه يعيش في الرجاء.