
(Inspiré par: Le Cantique des cantiques)
Le Cantique des cantiques ne nous offre pas immédiatement un amour parfait et complet mais il nous invite à découvrir l’art d’aimer et le chemin de deux amants qui connaissent le véritable amour progressivement. Ce chemin commence avec le désir de posséder l’autre. Certes, la bien-aimée veut se donner à son bien-aimé ; mais elle veut d’abord qu’il soit à elle : « Mon bien aimé est moi, et moi à mon bien-aimé » (Ct 2,16). Après le retour de son bien-aimé (Ct 2,8), la bien-aimée trouve son bonheur avec lui, et elle veut qu’il soit toujours à elle. Or, le bien-aimé a fui, ce qui oblige sa bien-aimée à sortir à sa recherche (Ct 3,2) et (Ct 5,6). C’est l’absence qui modifie la relation entre les deux amants. Cette absence invite la bien-aimée à découvrir un nouveau regard vers son bien-aimé comme un autre qui est libre. Alors, la bien-aimée apprend une nouvelle leçon : Dans l’amour, nous ne possédons pas l’autre. Le véritable amour rend l’autre libre. La bien-aimée inverse l’ordre des mots et elle chante : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi » (Ct 6,3). Finalement, la bien-aimée ne veut jamais posséder son bien-aimé. Elle découvre un amour sans conditions et sans attentes. Elle découvre qu’elle est aimée et désirée par son bien-aimé et, en se donnant, elle trouve son propre bonheur: "Je suis à mon bien-aimé, et vers moi se porte son désir" (Ct 7,11).
A cette dernière étape, les deux amants connaissent un amour sans conditions qui rend l’autre libre où chacun ne veut pas posséder l’autre. Ici, chacun veut se donner à l’autre complètement et sans attentes. Une nouvelle relation s’installe à ce moment ; une relation où les fautes sont pardonnées, où l’amour bannit la crainte et le châtiment. Une nouvelle relation donc où l’homme, de nouveau, « quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair » (Gn 2,24).
Extrait de ma dissertation "Le Cantique des cantiques, une école d'amour".
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